Location d’un logement classé DPE E : main tenant une clé avec radiateur et fenêtre en arrière-plan

DPE E et location : ce que dit la loi aujourd’hui

Vous possédez un logement classé E au diagnostic de performance énergétique et vous interrogez sur la possibilité de le louer ? La loi Climat et Résilience a instauré un calendrier progressif d’interdiction de location des logements énergivores. Si les classes G et F concentrent l’essentiel de l’attention médiatique, la classe E concerne un nombre significatif de biens et soulève des questions pratiques pour les propriétaires bailleurs. Voici ce que vous devez savoir sur la réglementation actuelle et les échéances à venir.

Peut-on louer avec un DPE E en 2025 ? Oui, mais jusqu’en 2034

La réponse est claire : en 2025, vous pouvez légalement mettre en location un logement classé E au DPE. Cette classe énergétique n’est pas encore considérée comme indécente au sens réglementaire et ne fait l’objet d’aucune interdiction de location.

Règle simple : E autorisé en 2025 → interdiction au 01/01/2034

L’interdiction de louer un logement DPE E prendra effet le 1er janvier 2034. À partir de cette date, les logements de classe E seront considérés comme non décents et ne pourront plus être proposés à la location, que ce soit pour une première mise en location ou un renouvellement de bail.

Cette échéance découle de la loi Climat et Résilience du 22 août 2021, qui vise à éradiquer progressivement les logements les plus énergivores du parc locatif français. Le calendrier s’étale sur près d’une décennie pour permettre aux propriétaires d’anticiper et de réaliser les travaux nécessaires.

Pour plus d’informations officielles : service-public.fr/particuliers/actualites/A17975

Calendrier d’interdiction : G (2025), F (2028), E (2034)

Le législateur a établi un calendrier progressif qui cible en priorité les logements les plus énergivores, communément appelés « passoires thermiques ».

Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G ne peuvent plus être loués. Cette interdiction marque la première étape d’un processus échelonné qui poursuivra avec l’interdiction des logements F au 1er janvier 2028, puis des logements E au 1er janvier 2034.

Pourquoi ce calendrier ? Objectifs de performance et décence du logement

Ce calendrier répond à plusieurs objectifs de politique publique : réduire la consommation énergétique du parc immobilier français, améliorer le confort des locataires, diminuer les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre la précarité énergétique.

La notion de décence énergétique s’inscrit dans une définition élargie du logement décent. Un logement qui génère des factures d’énergie excessives ou qui expose ses occupants au froid en raison d’une mauvaise isolation ne remplit plus les critères de décence, indépendamment de ses autres caractéristiques.

Le calendrier étalé vise à éviter une sortie massive et brutale de logements du marché locatif, tout en donnant aux propriétaires le temps d’organiser et de financer des travaux de rénovation énergétique. Des dispositifs d’aides publiques (MaPrimeRénov’, prêts à taux zéro, Certificats d’Économies d’Énergie) accompagnent cette transition.

Pour les détails gouvernementaux : ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/performance-energetique-batiments

Loyer : gel pour F/G, qu’en est-il de la classe E ?

Au-delà des interdictions de location, la réglementation a instauré des restrictions spécifiques sur l’évolution des loyers des logements énergivores.

Gel des loyers F et G depuis 24/08/2022 ; E non concerné

Depuis le 24 août 2022, les loyers des logements classés F ou G sont gelés. Concrètement, les propriétaires de ces biens ne peuvent plus augmenter le loyer, que ce soit lors du renouvellement d’un bail, d’une remise en location ou dans le cadre d’une révision annuelle selon l’indice de référence des loyers (IRL).

Cette mesure s’applique tant que le logement conserve sa classe F ou G. Seule une rénovation permettant d’atteindre au minimum la classe E débloque la possibilité d’augmenter à nouveau le loyer.

La classe E, quant à elle, n’est pas soumise à ce gel des loyers. Les propriétaires de logements E peuvent donc encore réviser le loyer lors d’un renouvellement de bail ou d’une remise en location, dans le respect des règles habituelles (zones tendues, encadrement des loyers le cas échéant). Toutefois, cette liberté tarifaire reste limitée dans le temps puisque l’interdiction de location interviendra en 2034.

Sources officielles : ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/location-gel-loyers-passoires-energetiques et anil.org/parole-expert-logement-energivore-location-loyer

louer selon la classe DPE

Sur mobile, pensez à passer le téléphone à l’horizontal pour voir tout le tableau.

ClassePeut-on louer en 2025 ?Date d’interdictionImpact loyer
GNon (depuis 01/01/2025)2025Gel + interdiction
FOui (jusqu’en 2028)01/01/2028Gel des loyers depuis 24/08/2022
EOui (jusqu’en 2034)01/01/2034Pas de gel spécifique
D, C, B, AOuiAucuneLibre (encadrement local le cas échéant)

Que faire si votre logement est en E ? Priorités travaux pour viser D

Face à l’échéance 2034, anticiper les travaux de rénovation énergétique s’avère judicieux, d’autant que les délais d’obtention des devis et de réalisation peuvent s’allonger à mesure que l’échéance approche.

Isolation, chauffage, menuiseries, ventilation : gains typiques DPE

L’isolation des combles et de la toiture constitue généralement la priorité numéro un. Les déperditions thermiques par le toit représentent souvent 25 à 30 % des pertes d’un logement mal isolé. Cette intervention offre un excellent rapport coût-efficacité et permet de franchir rapidement une classe énergétique.

L’isolation des murs, qu’elle soit réalisée par l’intérieur ou par l’extérieur, complète efficacement l’isolation des combles. Elle réduit significativement les besoins en chauffage et améliore le confort été comme hiver.

Le remplacement d’un système de chauffage ancien et peu performant par une solution plus efficiente (pompe à chaleur, chaudière à condensation, poêle à bois performant) impacte directement la consommation énergétique du logement et donc sa classification DPE.

Les menuiseries (fenêtres et portes) méritent également attention, particulièrement si elles sont en simple vitrage ou équipées de doubles vitrages anciens peu performants. Le passage à du double vitrage moderne ou du triple vitrage dans certaines orientations réduit les déperditions et améliore le confort acoustique.

Enfin, une ventilation mécanique contrôlée (VMC) bien dimensionnée et correctement entretenue évite les problèmes d’humidité tout en renouvelant l’air intérieur sans gaspiller de chaleur, grâce aux systèmes double flux notamment.

Le passage de E à D nécessite généralement une combinaison de plusieurs de ces interventions. Un audit énergétique ou un accompagnement par un conseiller France Rénov’ permet d’identifier les travaux les plus pertinents selon les caractéristiques spécifiques du logement.

Cas pratiques : relocation 2025, bail en cours, annonce locative, meublés touristiques

Relocation en 2025 d’un logement E : vous pouvez légalement remettre en location votre bien classé E. Le DPE doit être annexé au bail et mentionné dans l’annonce de location. Vous conservez la possibilité d’augmenter le loyer par rapport au précédent locataire, dans le respect de l’encadrement éventuel de votre zone.

Bail en cours sur un logement E : si votre locataire occupe déjà le logement, le bail se poursuit normalement. L’interdiction de location en 2034 ne provoquera pas une résiliation automatique des baux en cours. Toutefois, au moment du renouvellement du bail après cette date, vous devrez avoir réalisé les travaux nécessaires pour atteindre au minimum la classe D.

Annonce locative : depuis le 1er janvier 2022, toute annonce immobilière (vente ou location) doit mentionner la classe énergétique du bien. Omettre cette information expose à une amende pouvant atteindre 3 000 euros pour une personne physique.

Meublés touristiques : depuis 2025, les locations meublées de courte durée (type Airbnb) sont également soumises à l’obligation de DPE. Les logements G ne peuvent plus être proposés en location touristique, et le calendrier d’interdiction s’appliquera progressivement aux classes F puis E.

Points à ne pas confondre : étiquette vs seuils, E ≠ passoire, calendrier confirmé

La classe énergétique E correspond à une consommation comprise entre 231 et 330 kWh/m²/an en énergie primaire. Elle se distingue nettement des « passoires thermiques », terme réservé aux logements classés F et G qui consomment respectivement entre 331 et 450 kWh/m²/an (F) et plus de 450 kWh/m²/an (G).

Le DPE évalue non seulement la consommation énergétique mais également les émissions de gaz à effet de serre. La classe finale retenue correspond à la plus mauvaise des deux évaluations. Un logement peut ainsi se voir attribuer une classe E pour ses émissions même si sa consommation énergétique le placerait en D.

Début 2025, plusieurs voix politiques et professionnelles ont plaidé pour un assouplissement du calendrier d’interdiction, notamment concernant la classe F en 2028. Ces tentatives n’ont pas abouti et le calendrier initial reste en vigueur : G interdit en 2025, F en 2028, E en 2034. Aucune exception généralisée n’a été entérinée, même si des cas particuliers peuvent être examinés (impossibilité technique ou architecturale de réaliser certains travaux).

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